La Maîtrise des Petits Chanteurs de Québec

Ça y est, cette fois c’est vrai : c’est mon dernier message de la tournée! Que d’émotions nous avons vécues, que de beaux paysages nous avons vus, que de familles d’accueil sympathiques nous avons connues, que de beaux concerts nos enfants ont donnés! Ça nous prendra assurément quelques semaines à décanter tout ça.

La répartition dans les familles de La Garriga s’est très bien déroulée, malgré les appréhensions des plus petites dues à la barrière de la langue. Il se trouve que la plupart des familles parlaient français et de toute façon, il y a des gestes pour se faire comprendre qui sont universels et que les enfants savent d’instinct. Donc, le temps d’une bonne douche et d’un gueuleton, les petits chanteurs étaient de retour à l’église San Estève de La Garriga pour leur dernier concert. Bien que l’intérieur de l’église était assez quelconque, l’inspiration était au rendez-vous et les enfants ont chanté avec toute leur âme; les spectateurs ont sûrement senti ce feu puisqu’ils leur ont fait une belle ovation. Et, bien sûr, après le spectacle, nous avons manqué de mouchoirs pour éponger toutes les larmes qui coulaient : cette fois, c’est bien vrai, la carrière de petit chanteur de 50% des enfants présents est bel et bien terminée.

Le lendemain, nous avons profité de la proximité de Barcelone pour retourner y visiter une autre attraction, le « Poble Espanyol », que je pourrais comparer au Village d’Antan de Drummondville!! Il n’y a rien de tel comme une séance intensive de magasinage pour retaper le moral d’une bande d’adolescents (et de pré-adolescents) et faire oublier toutes les fatigues du voyage. En toute fin d’après-midi, nous avons bénéficié d’un 3 heures à la plage de Sitges : la mer est chaude, il y a de petites vagues, il fait chaud, conditions gagnantes pour un bon moment, et si on rajoute à ça une bonne crème glacée pour récompenser la performance de la veille, l’affaire est « ketchup »!! Par la suite, retour dans les mêmes familles d’accueil pour la soirée.

Aujourd’hui, nous avons 440 kilomètres à faire pour nous rendre à Arles; nous avions prévu aller visiter l’amphithéâtre romain d’Arles, mais nous doutons que nous pourrons arriver à temps puisque le site ferme à 15h00. Et ce soir, ce sera la fiesta!! Nous chanterons, nous rirons, nous pleurerons, nous nous échangerons nos adresses, bref, nous nous éclaterons et nous nous remémorerons les bons (et moins bons) moments de la tournée. Car vous ne vous imaginez tout de même pas que tout a été rose du début à la fin, n’est-ce pas?? Nous avons dû intervenir plus sévèrement et resserrer les règles auprès de certains enfants pour le bien-être de tout le groupe mais dans l’ensemble, la majorité des enfants ont très bien fait ça et se conformaient aux directives.

A chaque matin, dans l’autobus (surnommé « la chambre des joueurs »!), Céline s’adressait aux enfants et débutait son allocution par « Bonjour les enfants ! Ici la voix de votre conscience ». Ce matin, elle leur a cité la phrase suivante : « Les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l’âme ». Nous espérons que toutes les expériences que nos enfants auront vécues contribueront à les aider à forger leur idéal, à leur donner le goût d’aller vers l’autre et à accepter les différences. A ce dernier chapitre, l’école Anne-Hébert a beaucoup encouragé l’acceptation des différences par l’intégration des « Petits Cœurs » aux activités des enfants du secteur régulier. Mais nos enfants ont découvert pendant la tournée que la différence pouvait s’exprimer de façon très variée.

Pour ma part, j’ai été heureuse d’être la porte-parole des parents-accompagnateurs et de Céline pendant toute cette tournée. J’espère que mes messages vous rassuraient et vous traduisaient l’ambiance générale du groupe. Les chansons du répertoire me resteront longtemps en mémoire, surtout le « Ave Maria » de Caccini qui me mettait invariablement les larmes aux yeux dès les premières notes. Je me dépêcherai d’oublier la fatigue du voyage et les petits irritants comme la « Symphonie en si bémol pour accoudoirs d’autobus », surtout quand celle-ci est accompagnée des castagnettes que certains enfants se sont achetés en guise de souvenir!! Je ne conserverai que les sourires des enfants, les câlins que certains nous faisaient, la vue du haut de la Dune du Pilat, l’acoustique exceptionnel de l’église de Montgeard et le calme de ce petit village, l’excitation des enfants dans les jeux d’eau de la Place de la Bourse à Bordeaux, les petits coquillages cueillis à Arcachon, l’entraide entre les parents-accompagnateurs, la douceur de Céline, la chaleur de l’Espagne et je pourrais continuer encore longtemps, mais je préfère laisser vos enfants vous les raconter.

Nous avons toujours 49 enfants dans l’autobus, mais plusieurs ne reviendront pas avec nous pour le voyage de retour. Soyez prêts à faire du lavage car il n’y a plus grand-chose de propre dans les valises qui se sont étrangement alourdies!!

Au plaisir de vous revoir au magasin de la Maîtrise à la rentrée quand nous y rapporterons les aubes et l’uniforme, et je vous souhaite un bon été en famille.

Johanne

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Info tournée 06

Mercredi 7 juillet 2010

Jour 12 de la Tournée 2010

Dans l’autobus, quelque part entre Vitoria et La Garriga

Mercredi, 7 juillet 2010 (10h45)

Plus que 3 dodos et c’est le retour!! Ce soir, ce sera le dernier concert de la Maîtrise de Québec pour la grande majorité des petits chanteurs; déjà, hier soir, certains enfants ont terminé leur concert en pleurant puisqu’ils avaient réalisé que c’était là leur avant-dernier concert. Ce serait mentir que de dire qu’il n’y a que les enfants qui font le compte à rebours puisque la fatigue est tout aussi présente pour les parents accompagnateurs, même si nous n’avons pas à nous produire sur une scène. Les journées sont longues et intenses, les nuits sont courtes (et pas pour les raisons que vous pourriez penser!!), les chemises de concert sont de plus en plus froissées, mais notre récompense est de les voir chanter avec cœur, d’entendre les applaudissements et les commentaires positifs des spectateurs…. et d’avoir un petit merci de temps à autre. D’ailleurs, le spectacle d’hier soir a été un grand succès malgré la fatigue des choristes; l’acoustique était remarquable et l’environnement visuel hautement inspirant.

L’arrêt à Saragosse fut salutaire puisqu’il nous a permis de visiter une magnifique cathédrale et de nous délasser les jambes au milieu d’une longue journée d’autobus. Je vous parlais de paysages semi-désertiques dans mon dernier message; le paysage a encore changé par la suite au point que nous avons perdu une dizaine de degrés assurément entre Barcelone et Vitoria. Cette ville est située en hauteur et dans une cuvette naturelle « genre » (excusez, c’est l’influence des enfants!!), ce qui fait que la ville et les environs bénéficient d’un micro-climat davantage semblable au nôtre que celui de Barcelone. Nous avons même eu un peu froid la nuit dernière et ce matin, nous avons quitté le monastère d’Estibaliz dans la purée de pois et une fine bruine. Fait à souligner : tout le monde était dans l’autobus avec 5 minutes d’avance, on s’en vient vraiment bons!!!

Habiter un monastère a été une expérience marquante pour les enfants puisque les règles y sont plus strictes que dans une auberge de jeunesse, à commencer par l’imposition d’un couvre-feu et l’obligation d’être vêtu de façon décente. L’austérité des lieux a posé problème à quelques enfants, mais ce fut encore là l’occasion de leur parler de la vie des moines et de leur rappeler que l’une des raisons pour laquelle on voyage est de se dépayser et de voir comment les autres vivent.

Lundi donc, était journée de déplacement. Mardi était une journée un peu moins chargée; nous avons commencé par faire une visite guidée dans Vitoria et tester l’acoustique de l’église San Miguel où les enfants chanteront ce soir. Comme plusieurs enfants insistaient, nous avons pu leur accorder une séance intensive (2 heures) de magasinage; inutile de dire que les bagages sont de plus en plus lourds!!

La journée d’aujourd’hui (mercredi) en sera une autre passée en autobus, ce qui n’est pas plus mal puisque ça permet à tous de se reposer s’ils le désirent. Nous avons cependant un certain stress puisque nous devons être à La Garriga pour 17h00 pour y rencontrer les parents chez qui nous serons tous logés pour nos deux dernières nuits en Espagne. Les enfants auront l’occasion de sortir leur petit dictionnaire français-espagnol!

J’ignore tout à fait si je pourrai vous réécrire avant le départ de samedi puisque nous sommes à la merci de la disponibilité d’un lien internet sans fil; déjà que mon message d’il y a deux jours ne vous a pas encore été envoyé, vous risquez donc d’avoir les deux messages en même temps. Si jamais je vous ne vous réécris pas, nous aurons l’occasion de nous revoir à l’aéroport le samedi 10 juillet; les émotions risquent d’être à fleur de peau!

Johanne (parent-accompagnateur)

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